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Droit de réponse aux Décodeurs du Monde

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/07/13/l-obligation-vaccinale-est-elle-contraire-aux-droits-du-patient_5159992_4355770.html

 

Les décodeurs du Monde sont composés d'une dizaine de journalistes pluralistes qui se sont donnés pour mission de "checker" les infos circulant sur le net.

Pourquoi ce Droit de réponse ?

J’ai décidé d’éprouver mes convictions en visitant le site des Décodeurs du journal Le Monde. C’est une façon comme une autre de tester la théorie du « biais cognitif » dont seraient malades les « antivaccins »! (cf Mon droit de réponse au magazine Society). La mission des Décodeurs  me semble tout à fait honorable, dans ce monde connecté où circulent les informations les plus folles.

Mais je me pose une première question : qui va vérifier les vérifications des Décodeurs ? Je ne suis pas le seul à m'interroger visiblement.

https://www.lefigaro.fr/vox/medias/2015/07/08/31008-20150708ARTFIG00253-et-si-on-fact-checkait-les-fact-checkeurs-et-si-on-decodait-les-decodeurs.php 

Dans cet article du Figaro en ligne, on peut lire cet avis très tranché de son auteur.

J'ai donc décidé de me faire mon propre avis en me confrontant aux 13 idées "fact checkées" par les Décodeurs du Monde sur la vaccination.

Pour faciliter la lecture de ce qui suit, j'ai mis en bleu les idées du site des Décodeurs, et en noir mes propos.

Le contexte : 
De petites phrases tweetées ou trouvées sur des sites (dont les Décodeurs disent qu’ils ne sont pas dignes de confiance, d’après leur méthodologie Decodex), ou de questions posées par des internautes, les Décodeurs ont inventé 13 questions. Ils ont publié leurs questions en juillet 2017 et leurs réponses, en plein débat sur une nouvelle obligation vaccinale (qui sera votée fin 2017 pour un effet en janvier 2018). Le but annoncé : éclairer le citoyen au moyen du fact-checking. En quelques jours, ces journalistes ont donc répondu à 13 questions sur les vaccins, certaines questions exigeant une réponse d'une grande complexité.

Mais « venons-en aux faits ! », pour reprendre leur slogan.

 

Premier constat : les 13 questions sont toutes « antivaccinalistes ». C’est curieux, non ? Pourquoi ne s’intéresser qu’aux "antivax", et pas aux pro vaccins ? J'y vois là l’aveu même d’un parti pris journalistique. Mais pourquoi pas, si il était assumé...

Deuxième constat : sur les 13 questions « antivaccinalistes », pas une seule n’a retenu l’aval des journalistes. La réponse des Décodeurs est « FAUX ! » à chaque fois. Une impression générale très partiale se dégage de leurs « enquêtes » : que les «antivaccins» se trompent sur toute la ligne, et que certains sont de gros menteurs. Les Décodeurs se posent donc en pourfendeurs du complot, en Don Quichote de l’obscurantisme, en zorros de l’info ! 

J’imagine que leur travail peut faire illusion auprès des lecteurs non avertis. Mais lorsque je confronte mes années de réflexion et de lecture aux quelques minutes nécessaires à lire leur travail (merci aux Décodeurs d’indiquer le temps nécessaire à la lecture de leurs articles : pas plus de 2 minutes - il ne faut pas décourager le chaland -), je n’arrive pas aux mêmes conclusions.

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Tels de grands illusionnistes, les Décodeurs utilisent le ressort de la vitesse de manipulation, du détournement d’attention, ainsi que de l’hypnose. Comment croire que l’on peut se faire dignement une opinion, en lisant 2 minutes d’un sujet, quand des experts «antivax» ont écrit des livres entiers sur le sujet. C’est l’un des problèmes des médias :  le format court (2 minutes de reportage, ou 2 minutes de lecture) n’est pas adapté car il ne permet pas d’entrer en profondeur dans le sujet et donc d’en appréhender la complexité. Quant au choix de leurs questions, qui s’appuient sur des phrases douteuses (trouvées sur des réseaux sociaux) ou peu dignes d’intérêt (on notera l'absence de références vers les sites d'ALIS ou la LNPLV), elles nous détournent des vraies questions à se poser, et qui n’ont pas été investiguées par les Décodeurs. Enfin, souvent, les Décodeurs se sont contentés d’être les porte-paroles des institutions officielles, sans chercher le contre-point.

Question n°1 : la justice européenne a-t-elle reconnu le lien entre sclérose en plaques et vaccination contre l’hépatite B ?

Faux répondent les Décodeurs ! En effet, le phrase tirée du blog de la députée «antivaccinaliste » Michèle Rivasi était maladroite. Elle a donné le bâton pour se faire battre. Les Décodeurs jouent sur les mots : la justice qui s’appuie sur la science (qui ne reconnaît pas le lien entre le vaccin et la SEP), oblige la victime à prouver la responsabilité du vaccin, et non l’inverse. La question n’est pas la bonne ! Voici les questions que les journalistes auraient pu se poser : 

  • Pourquoi l’Etat a-t-il lancé une campagne de vaccination anti HPB entre 1994 et 1998, (soit 20 millions de français concernés!), alors qu’il n’y avait aucune épidémie à l’époque, et que seule la population homosexuelle était à risque ?

  • Pourquoi l’Etat a-t-il menti sur les risques de contamination du virus (en évoquant la salive comme agent possible de transmission, ce qui n’était pas validé par la science) ?

  • Pourquoi la « science » n’a-t-elle pas encore validé le lien de causalité entre le vaccin et les accidents, alors que la SEP (et bien d’autres maladies) ont explosé à partir de 1994 (lire chapitre 1 des époux Délépine) ?

  • Pourquoi ne pas mentionner le premier procès (le 4 avril 1997) où une victime obtenait gain de cause contre le vaccin, début d’une longue série?

Sylvie Simon révèle p258 (in Vaccinations : l’overdose) que l’expert indépendant Dr Marc Girard a découvert un rapport de la Direction Générale de la Santé du 15/02/2002 qui indiquait que les vaccins anti HPB auraient produit « la plus grande série d’effets indésirables recueillis en pharmacovigilance depuis sa naissance en 1974 ». Fact-checking, please !

Les milliers de victimes du vaccin anti HPB que regroupe l’association Revahb (Réseau Vaccin Hépatite B) existent-ils vraiment, ou sont-ils une invention des « antivaccins » ? Fact-checking...

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Question n°2 : l’obligation vaccinale est-elle contraire aux droits du patient ?

Voilà une question technique : à la fois juridique et morale. Les Décodeurs ont tout à fait raison dans leur argumentation : l’article 1111-4 du code de la santé publique indique que « toute personne a le droit de refuser ou de ne pas recevoir un traitement » (argument « antivaccin »), mais plus loin (ce que précisent donc les Décodeurs), on peut lire :

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L’obligation vaccinale est donc une exception à la règle, et c’est écrit dans la règle ! Ce qui est extraordinaire dans cette histoire, c’est que la règle générale est contredite totalement par un sous-article qui suit. C’est comme si la loi sur l’abolition de la peine de mort avait un article qui précisait qu’il était tout de même possible de guillotiner quelqu’un dans certaines circonstances. Absurde, non ?

Soyons clairs : les Décodeurs ont raison. La loi française oblige à la vaccination. Je considère cette loi illégitime. C’est une des raisons de mon engagement au sein d'ALIS : je prône le libre choix éclairé (et non l’interdiction des vaccins !). J’invite les Décodeurs à lire mon argumentation en sa faveur. Je souhaite que l’Etat fasse machine arrière, comme l’on fait les Colombiens (p35 Bulletin d'ALIS n°98) : la plus haute juridiction du pays a statué que la vaccination anti HPV était inconstitutionnelle. Plus fort encore, la cour a souligné que les décisions impliquant des procédures médicales devraient finalement être prises par les patients eux-mêmes, et non par le gouvernement. Et on est en Colombie… bien loin en théorie de notre « démocratie »… 

« La vaccination obligatoire, qui revient à une expérimentation humaine sans consentement, est contraire au Code de Nuremberg » expliquait Mary Holland, docteur en droit et professeur d’Université à la tribune des Nations Unies, le 4 mai 2016 (p29 bulletin n°98 d'ALIS). 

Que dit également la loi Kouchner du 4 mars 2002 ? : aucun acte médical ne peut-être pratiqué sans consentement libre et éclairé du patient. À l’époque de cette loi, 4 vaccins étaient déjà obligatoires.

Consentement libre ? Non ! à cause de l'obligation vaccinale, de fait !

Eclairé ? Comment le citoyen peut-il être éclairé si le médecin n’indique pas les risques, si les médias confisquent le débat ? Bref, une « jolie loi » sur le papier, bien loin de la réalité.

Que dire du serment d'Hippocrate?, violé par la vaccination à chaque accident vaccinal !

Enfin, je souhaite revenir sur une phrase des Décodeurs, phrase leitmotiv chez les provaccins, celle indiquant que « les parents qui ne vaccinent pas leurs enfants mettent potentiellement en jeu leur santé ». Vu le contexte du paragraphe, je ne sais si ces paroles viennent des déclarations de la ministre Buzyn (mais je ne vois pas les guillemets), si elles résument sa pensée, ou si il s’agit d’un jugement des Décodeurs. Dans les trois cas, il faudrait argumenter ! Ce jugement est selon moi, non seulement dégradant pour les parents opposés à la vaccination, mais surtout injustifiés quand on s’informe sur le sujet. De nombreuses études montrent tout le contraire. J’y reviendrai dans ma réponse à la question 12.

Question 3 : Si presque tout le monde est vacciné, pourquoi rendre les vaccins obligatoires ?

Les Décodeurs relaient les prescriptions de l’OMS. Au fait, que dit leur décodex au sujet de l’OMS ? Mon décodex personnel attribue un très mauvais indice de confiance à cette organisation (cf OMS dans un autre article). Et revoilà la fameuse nécessité d’une couverture vaccinale de 95 % (dont je parle dans mon Dico Illustré). Je rappelle : Michel de Lorgeril démontre, cartes à l’appui, que les pays dont la couverture vaccinale anti rougeole est la plus importante ne sont pas les pays les mieux protégés.

Fact-checking, SVP !

Question 4 : Pourquoi s’inquiéter de l’aluminium dans les déodorants et pas dans les vaccins ?

Les Décodeurs relaient le discours du Haut Conseil de la Santé Publique, qui dit (en s’appuyant sur la littérature existante) que « les données scientifiques disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause des vaccins contenant de l’aluminium, au regard de leur balance bénéfices/risques ». Peut-on faire confiance aux experts du HCSP ? Comment juger de la balance bénéfices/risques, quand on ne mesure pas sérieusement les risques ? ! Peut-on m’expliquer ce que devient l’aluminium après les 10 injections obligatoires avant les 2 ans de l’enfant ? N’est-ce pas égal à une exposition chronique ?

« Vous n’aimez pas l’aluminium vaccinal ? Désolé, il faut vous y habituer et tout sera fait pour que les alertes soient étouffées » écrit Michel de Lorgeril (p101 in Analyse scientifique de la toxicité des vaccins). Plus loin on lira : « Toutes sortes d’académies et institutions nationales et internationales supposées indépendantes… disent qu’il n’y a pas d’évidence ferme que l’alu vaccinal est toxique, mais j’ai déjà expliqué que ces proclamations témoignent d’une incompréhension tragique du problème. Les experts indépendants commencent sérieusement à s’agiter… mais il est difficile de les entendre car une sorte de censure intervient dès que les scientifiques s’avisent de remettre en question l’innocuité des vaccins en général et de certaines substances vaccinales comme l’alu en particulier. Le rôle des médias est, à ce propos, pénible : tout est fait pour que des informations crédibles n’atteignent pas les médecins et les familles. » 

 

La coupe est pleine, inutile d’en rajouter ! J’invite les Décodeurs à lire le livre et à relativiser les propos du HCSP.

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Question 5 : La Suède a-t-elle rejeté l’obligation vaccinale à cause de « graves problèmes de santé » ?

En effet, les députés suédois ont voté contre l’obligation vaccinale, et les sites « antivaccins » s’en félicitent. Et je ne cherche pas à discuter de l’argumentation des Décodeurs : les députés n’ont pas pris cette décision parce qu’ils pensaient que les vaccins étaient dangereux. Ma conclusion varie cependant : je pense que les députés suédois sont aussi peu informés que leurs confrères français sur le sujet des vaccins. Le passage à 11 valences obligatoires en France s’est fait dans un déni de démocratie, en l’absence d’échanges avec des experts indépendants, en muselant les quelques rares voix qui s’élevaient dans l’Assemblée. Il suffit de revisionner les échanges filmés entre les débatteurs pour s’en convaincre.

Question 6 : Les vaccins sont-ils « contaminés par des nano particules toxiques » ?

J’avoue que cette nouvelle polémique me laisse indifférent. Il suffit de voir les adjuvants officiels (d’après les labos) présents dans les vaccins pour déjà s’inquiéter des dangers des vaccins. (cf chapitre in Mes convictions). La question que pourrait se poser les Décodeurs, c’est pourquoi n’y a-t-il aucune étude toxicologique lors de la mise au point d’un vaccin ? Personne ne sait (et surtout pas les experts indépendants, non interrogés vu que c'est la responsabilité des labos), ce que deviennent les adjuvants accumulés dans le corps, avant le lancement du vaccin. Des études peuvent éventuellement être menées après, lorsqu’on s’inquiète des accidents post vaccinaux ! Et là, c'est bataille d'experts !

Question 7 : Est-il vraiment dangereux de briser un flacon de vaccin ?

La question pourrait faire sourire. Le site signale que le mercure n’est plus utilisé dans les vaccins en France (à l’exception du vaccin antilèpre). C’est exact, et j’ajoute que c’est la même chose pour la plupart des Pays d’Europe, mais le mercure reste utilisé dans le reste du monde, dont les Etats-Unis. Les Décodeurs auraient pu préciser qu’il continue d’être utilisé car l’OMS ne reconnaît pas du tout la toxicité du mercure dans les vaccins : la dose est trop faible pour être dangereuse, d’après leurs critères de seuil.

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Question 8 : Le vaccin contre le papillomavirus va-t-il aussi devenir obligatoire ?

Comme tout magicien qui se respecte, les Décodeurs savent aussi faire des prédictions : le vaccin anti HPV (dont le surnom de "vaccin anti cancer du col de l’utérus" est fallacieux puisque ce vaccin n’a jamais été testé contre le cancer, mais seulement contre des nodules de type 1 et 2, sans gravité) ne sera pas rendu obligatoire. Leur argumentation ? Ni le ministre de la Santé, ni Edouard Philippe n’ont exprimé l’intention d’étendre ce vaccin en 2018. Ah ?… Bon, d’accord ! 
Et après 2018 ? 
Les Décodeurs sont-ils de vrais journalistes d’investigation, ou de simples porte-parole de l’Etat ? Une mise à jour de l’article s’impose : un collectif de députés n’a-t-il pas déposé une proposition de loi le 27 juin 2018 pour ajouter ce vaccin à la liste obligatoire ? Fact-checking svp. La Haute Autorité de Santé n’a-t-elle pas ouvert une consultation le 30 octobre 2019 à ce sujet ? Fact-checking svp. Les Décodeurs nous détournent encore des vraies questions  :

  • Le vaccin est-il dangereux ? Le VAERS (système de pharmacovigilance américain) signale des milliers de victimes dont plusieurs centaines de décès !

  • Pourquoi les cancers du col de l’utérus ont-ils augmenté dans les pays anglo-saxons dans les tranches d'âge vaccinées (pays hautement prescripteurs du vaccin, depuis 15 ans), alors qu’ils baissent en France (le vaccin a peu de succès pour l’instant…)?

  • Est-il vrai que lors de la phase de test du Gardasil, le placebo contenait de l’aluminium ? (drôle de placebo, vous en conviendrez !)

Et la liste est longue... Je renvoie les Décodeurs au livre de Nicole et Gérard Délépine. Par contre, ça leur prendra plus de 2 minutes pour lire...

Question 9 : Les vaccins contiennent-ils « du porc, du chien et du fœtus humain » ?

On nous explique la version de la DGS, sans contre-point : bien que cultivés sur des cellules animales, les vaccins ne poseraient pas de problème, car ils sont rigoureusement contrôlés. Les Décodeurs pratiquent aussi l’hypnose : faites CONFIANCCCCCE aux experts.
Et le scandale des vaccins antipolio contaminés au virus SV40 car fabriqués avec des virus obtenus sur des cultures primaires de cellules de rein de singe rhésus, provoquant nombre de cancers et de tumeurs ? Est-ce un mythe ? Encore une affabulation des « antivaccins » ? Fact-checking svp. 

Dans un 3ème point, la DGS (encore elle) rappelle qu’un seul vaccin (mais 6 valences concernées) parmi les obligatoires utilise des stabilisants d’origine animale. UN SEUL ! Bon, alors, de quoi se plaignent les « antivaccins » !? Question suivante !

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Question 10 : Y a-t-il des agents anti-fertilité dans les vaccins en Afrique ?

Faux ! Merci aux Décodeurs : j’ai pris bonne note de la fausse rumeur, qui par ailleurs n’entrait pas dans mes convictions.
Quant à croire les
propos rapportés de l’OMS qui annonce une baisse du tétanos en Afrique grâce à la vaccination, cela n’engage que ceux qui l’écoutent et les Décodeurs. J’ai déjà indiqué (cf Mes convictions) que la Chine a investi dans la construction de maternités (plutôt que dans la vaccination) réduisant à zéro le tétanos néonatal qui continue pourtant de sévir en Afrique. Je suis convaincu, comme beaucoup, que si l'Unicef investissait plus dans l’assainissement, bon nombre de maladies disparaîtraient en Afrique. Avant de vacciner, permettons à des millions d’Africains d’accéder à l’eau potable, et de traiter les eaux usées. Voir le chapitre OMS et la vidéo.

Question 11 : L’allaitement peut-il remplacer les vaccins chez les nouveau-nés ?

Je comprends la première remarque des Décodeurs qui s’étonnent que les « antivaccins » se servent des déclarations de l’OMS en faveur de l’allaitement, mais oublient de citer l’OMS quand elle prône la vaccination. Je suis moi aussi le premier à critiquer l’OMS, et pourtant je la cite pour expliquer que l’éradication de la variole n’est pas due à la vaccination de masse. Pourquoi ce paradoxe ? Parce que pour convaincre certains (journalistes, médecins…), il faut parler leur langage et utiliser au maximum des sources officielles auxquelles croient ces personnes. Il serait dommage alors de se priver de citer l’OMS !

Quant aux déclarations de l’OMS sur les bienfaits de l’allaitement, elles sont assez récentes. D'après L'art de l'allaitement maternel, p35, on apprend que la 1ère déclaration officielle de l'OMS date seulement de 1990, (pour "démontrer scientifiquement" l'intérêt d'un art qui remonte à la nuit des temps, reconnaissons que c'est assez récent, non ?) et la prescription d'un allaitement exclusif les 6 premiers mois du nourrisson remontent à 2001. L’OMS se serait ridiculisée en niant les innombrables mérites de l'allaitement ! Je n’ai pas besoin de citer l’OMS pour être convaincu que mes enfants ont profité pleinement de l’allaitement, et pas seulement sur le plan de la santé. Un grand merci à mon épouse, et à la Leche League (créée en 1956) qui l’a soutenue en lui donnant des conseils et en lui donnant accès à des ouvrages sur l’allaitement et plus généralement sur la parentalité ! 

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Question 12 : Multiplier les vaccins nuit-il à l’immunité des enfants ?

Le propos de départ vient du « thérapeute » (appelé aussi « Monsieur » dans l'article) Christian Tal Schaller. Les Décodeurs semblent être très ennuyés à utiliser son titre de docteur. J’ai fact-checké : il est bel et bien docteur en médecine générale, en tout cas d’après Wikipedia, qui précise qu’il est aussi « essayiste et conférencier suisse conspirationniste » (dire que la Suisse est conspirationniste n’est pas très gentil ! ). Les Décodeurs utilisent la même recette (qui n’a pas fait ses preuves ! ) qu’auparavant : citer aveuglément l’OMS, qui certes reconnaît que l’amélioration de l’hygiène y est pour beaucoup dans le recul des grandes maladies, mais que « les vaccins jouent un rôle décisif pour faire réellement chuter le nombre de malades », et revoilà la botte secrète du 95 % de couverture vaccinale ! Pour étayer le propos, les Décodeurs nous indiquent un lien internet vers une étude qui prend du recul en analysant les données américaines remontant à 1888. Ce lien internet m'intéressait car il mettait "à l'épreuve" justement l’un des arguments principaux des "antivaccins": celui de dire que le recul des maladies avait commencé bien avant les vaccins, graphiques à l'appui. Donc je clique sur le 1er lien... suspense… et là je tombe sur un énorme site internet présentant le projet Tycho. Un peu perdu, je clique sur le 2ème lien proposé : encore perdu ! Je reviens sur la page d’accueil, et tape « measles » (rougeole en anglais). Puis je clique sur le téléchargement du zip, puis on m’annonce qu’il faut d'abord s’inscrire (nom, prénom, pays, nom de l'institution représentée, etc.). J’avoue avoir lâchement abandonné à cette étape-là. Je laisse donc le bénéfice du doute aux Décodeurs qui j'imagine sont allés au bout de la démarche en tant que consciencieux journalistes.

Dommage qu’ils n’aient pas reproduit le graphique que j’attendais (par exemple sur la rougeole, ou sur les 7 autres maladies promises). D’autres lecteurs de l’article sont-ils allés jusqu’au bout ? Je suis preneur.

Faute de mieux, en attendant, je me replonge dans le livre de Sylvie Simon (Vaccination l’overdose) et trouve page 149 ce graphique ci-contre. Désolé, ça ne commence qu’en 1900 et pas en 1888, mais c’est bien aux Etats-Unis. J’avoue être très frustré de ne pas lire le fruit du travail visiblement très sérieux du projet Tycho, juste pour comparer, et essayer de comprendre comment on pourrait en conclure que la vaccination a joué un rôle décisif dans le recul de la maladie (ici la rougeole, mais je peux trouver des graphiques équivalents pour les autres maladies).​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

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Le 2ème étayage des Décodeurs s’appuie sur des épidémies de coqueluche ayant survenu en 1978 et 1979 au Royaume-Uni et au Japon, après une chute de la vaccination débutée 4 ans avant. L’argument est intéressant, mais mérite une réflexion approfondie. On ne peut en effet pas juste s’arrêter à une maladie, ni à deux années pour en tirer une règle générale. On peut certes, s’en contenter, si l’on n’a pas trop le temps. Si l’on est exigeant, on peut émettre l’hypothèse d’un facteur « temporel » (et non de causalité). Le facteur temporel, c’est l’argument majeur utilisé par les provaccins pour expliquer le pourquoi d’une maladie survenant juste après le vaccin : le hasard.

On peut sinon prendre le recul du temps : voici un graphique trouvé toujours dans le livre de Sylvie Simon (p170). Je laisse le lecteur se faire son propre avis.

On peut aussi prendre du recul en regardant d’autres pays. Face au risque vaccinal, notamment les encéphalites qui peuvent aboutir à la mort, les pays scandinaves et l’Allemagne ont abandonné les vaccination en 1973, et personne n’a constaté de catastrophe sanitaire dans ces pays depuis (p62, La (bonne santé) des enfants non vaccinés de Françoise Berthoud).  Deux pages plus loin, Françoise Berthoud mentionne la fameuse épidémie de coqueluche en Grande-Bretagne (Royaume-Uni ou Grande-Bretagne, faudrait savoir!!!). Voici ce qu’elle écrit : « Les articles à ce sujet précisent que la plupart des décès se sont produits dans des familles pauvres, chez des enfants défavorisés, ce qui nous montre que le terrain est plus important que le microbe. Même si le vaccin actuel, acellulaire, semble un peu moins dangereux que le précédent (cellulaire), il est évident que cette vaccination a été un échec de plus dans l’éradication d’une maladie ».


Je n’ai rien fait d’extraordinaire, je ne suis pas journaliste, j’ai juste ouvert mes livres à la bonne page en me servant du sommaire. Les Décodeurs auraient pu faire la même chose : chercher les infos à droite et à gauche (et au centre), pour que le citoyen puisse vraiment se faire sa propre idée. Et pas juste citer l’OMS !

Dans un 2ème point, les Décodeurs citent encore le même expert de l’OMS  : « Aucune indication ne montre que les enfants vaccinés seraient plus exposés à d’autres pathologies que les non vaccinés. » Ce propos une nouvelle fois non contrebalancé m’a aussi interpellé parce que c’est tout le sujet du livre de Françoise Berthoud et qui dit le contraire ! Pas un mot sur l’étude Kiggs qui aboutit à deux graphiques très intéressants. J’invite les Décodeurs à lire le livre, ainsi que l'article Mes convictions, tout à la fin.

Troisième point : il y aurait consensus scientifique en faveur de la vaccination au regard de la balance bénéfices/risques. Consensus dans l’esprit de l’OMS et des médias, c’est sûr ! En réalité, chez les praticiens et les chercheurs indépendants, il n’en est rien, si on veut bien les écouter, et si ils peuvent s’exprimer sans menace. Ces menaces peuvent prendre l’apparence du Conseil de l’Ordre des Médecins (par exemple l’affaire du Professeur Joyeux : radié avec beaucoup d’éclat médiatique, puis finalement réintégré dans le plus grand silence), de censures diverses, de menaces physiques : quand Judy Mikovits a découvert la présence de dangereux gammarétrovirus dans des vaccins, alors qu’elle travaillait dans un labo, on l’a « remerciée » de sa découverte en la licenciant, et en détruisant ses données (dont elle avait gardé copie fort heureusement); l’américaine Patricia Finn, défenseuse de citoyens militants opposés à la vaccination, s’est vue menacée de lui retirer son titre d’avocate, pour « menace de l’intérêt public »...

Question 13 : Bill Gates a-t-il déclaré que les vaccins sont la meilleure solution pour faire baisser la population ?

Je suis d’accord avec les Décodeurs. Je ne crois pas une seconde que Bill Gates veuille baisser la population mondiale en utilisant le levier des accidents vaccinaux. Je ne crois pas être complotiste et n’en veut pas personnellement au milliardaire. Je pense sincèrement qu’il « veut bien faire », avec son programme mondial de vaccinations. Je reconnais que ce philanthrope est la cible privilégiée des associations « antivaccins ». Est-ce toujours à juste titre ? Pas sûr.

À ce propos, j’ai encore une demande à faire auprès des Décodeurs : je viens de relire dans le bulletin d'Alis n °109 (p39) que l’Inde a mis fin au programme vaccinal de Bill Gates en 2017. En cause : la vaccination antipolio qui aurait paralysé 490000 enfants entre 2000 et 2017 (maladie appelée paralysie flasque aigüe non polio). Il paraît même que l’OMS reconnaît une explosion de la polio à cause des vaccins. Info ou intox ? Fact-checking svp, d’autant qu’il s’agit d’un article écrit par R.F. Kennedy, personne « antivaccin » de peu de confiance selon les Décodeurs. 

Ma conclusion

Mon bilan est sévère sur le travail des Décodeurs. Ces journalistes illustrent l’incapacité de nos mass medias à informer dignement les citoyens. Comment en serait-il autrement, alors que ces journalistes ont répondu à 13 questions sur un sujet aussi complexe, et en si peu de jours ? Voilà ce qu'écrit le scientifique Michel Desmurget à l'égard des journalistes qui gèrent des "checkNews" dont l'un des sujet portait sur le danger des écrans, sujet d'étude de l'auteur : "Comment s'étonner... que la qualité ne soit pas toujours (c'est le moins que l'on puisse dire) au rendez-vous  ? Une telle superficialité s'avère incontestablement  gênante pour des médias de premier plan supposément "sérieux"; d'autant plus gênante que l'on prétend faire passer ce genre d'articulets pour de l'information." (p172)

 

Je n’attendais pas des Décodeurs qu’ils aboutissent à penser comme moi, je m’attendais juste à un peu plus de neutralité. Ce sont tout de même des journalistes du journal Le Monde, dont j’avais une haute opinion quant au sérieux. Qu’attendre des autres ? !


On ne peut pas se contenter de citer l’OMS sur un tel sujet, en prétextant éclairer le lecteur. Plutôt que de fabriquer l'opinion, les journalistes devraient permettre à chacun de se la construire.

Ces journalistes ont une grande responsabilité en fabriquant une opinion que je juge de mauvaise qualité par manque d’investigation et d’objectivité. Lire les Décodeurs, c’est comme aller chez Mc Do où l’on croit se nourrir mais tout n’est que malbouffe. On croit s’instruire, il n’en est rien. On gobe une opinion prémâchée.

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